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L’analyse des documents de politiques et programmes, ainsi que les rapports d’enquêtes existants découlant de la mission d’état des lieux sur la jeunesse centrafricaine, montre sans conteste que les jeunes des deux sexes de la République Centrafricaine ont non seulement un poids démographique important (les moins de 35 ans représentent plus de 75% de la population totale) mais que les jeunes hommes et davantage les jeunes filles sont en butte à de nombreuses difficultés dans les domaines de la santé sexuelle et de la reproduction, de l’éducation, de l’insertion socioéconomique, y compris pour les aspects de participation. La non prise en compte des aspects soulignés dans les stratégies nationales a pour effet pervers chez les jeunes, l’incivisme, le taux élevés des IST, VIH et SIDA, la consommation abusive des stupéfiants, le taux élevé du chômage, du désœuvrement et de l’extrême pauvreté. Les constats indiquent également que ces jeunes sont non seulement vulnérables, mais que la perspective d’un avenir incertain peut faire de ces jeunes des vecteurs de nouveaux troubles et de conflits.

Sur une population estimée à 4,9 millions d’habitants en 2015, la République Centrafricaine compte un peu plus de 3.7 millions de personnes âgées de 0-34 ans, soit 75% de la population totale du pays, tandis les jeunes de 10-24 ans représentent 32%. Une des conséquences de ce poids démographique de la jeunesse porte sur le fait que les difficultés sociales et économiques liées à la hausse de leur vulnérabilité à l’incivisme, aux infections sexuellement transmissible et à la pauvreté qui touchent plus de 62% de la population du pays, ont un impact lourd sur les jeunes, particulièrement dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’insertion socioéconomique, pour lesquels les statistiques concernant cette frange de la population sont alarmantes. Il est estimé que plus de 80% des demandeurs d’emploi ont moins de 35 ans et que la problématique de l’insertion des jeunes dans le marché du travail est aussi caractérisé d’un fort taux de sous-emploi qui est de plus en plus important dans les zones rurales, en raison du caractère saisonnier et informel des activités et de l’insécurité consécutive à la crise de 2012.