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Avec la crise sécuritaire du 13 Janvier, le quartier Boeing et ses environs ont accueilli un grand nombre de personnes déplacées internes qui fuyaient les combats dans leurs quartiers. Parmi eux, se trouvaient les femmes et filles enceintes ainsi que des enfants de moins de cinq ans qui avaient besoin de soins de santé et des jeunes. Le Centre de santé(CDS) Olivier l’Homme de Galilée étant le seul dans les environs, s’est retrouvé submergé par le nombre de personnes déplacées en quête de soins de santé. Depuis la crise, le Centre de santé assure en moyenne 28 à 30 accouchements par semaine.

C’est ainsi que le 24 février 2021, à 10h30, une équipe de UNFPA RCA dirigée par le Représentant a quitté ses bureaux pour se rendre au quartier Boeing pour effectuer une visite au Centre de Santé Olivier l’homme de Galilée. L’objectif était celui de s’enquérir de la situation du centre et de faire un don des kits de santé de la reproduction composés de kits médicalisés de la maternité, des médicaments et des consommables pour les soins obstétricaux de base, des méthodes contraceptifs oraux et injectables, les kits de traitement des IST, des cartons de préservatifs et enfin des kits de prise en charge des fausses couches.


Staff du Centre de santé l'Homme de Galilée entrain de déharger les kis

Au cours de la visite, l’équipe a eu l’occasion de discuter avec le coordonnateur du centre de santé et certains leaders communautaires Le constat fait est alarmant. Le centre de santé est reconnu par le Ministère de la santé mais fait face à des problèmes logistiques, financiers et de ressources humaines pour pourvoir offrir des services de qualité suffisants pour toutes les demandes dont principalement celle en soins de santé sexuelle et reproductive particulièrement pour les femmes et fille enceintes. L’appui du Ministère est limité à la distribution des outils système nationale d’information sanitaire.

Toutefois les leaders communautaires et la population sont contents de la présence du CDS car malgré les problèmes, ils arrivent à offrir des services de santé aux demandeurs.

Pour le Représentant du Maire du 8e arrondissement, « avec une population variant entre 70000 à 100000 personnes, le centre de santé se retrouve débordé par le travail alors que normalement, un centre de santé peut couvrir en moyenne 10.000personnes dans son air d’activité. Malgré ces contraintes, la création du centre est une initiative à saluer car il a permis d’améliorer la vie des gens même si ce n’est pas facile. Nous avons dû faire face à une situation ou une femme a accouché des jumeaux dehors par terre. C’est une situation compliquée lorsque nous savons que le CDS est là pour améliorer la santé de la communauté » 

Le chef du 1er groupement de Boeing renchérit « Nous sommes contents de voir la qualité d’accueil et des soins administrés à la communauté. Néanmoins, le Centre de Santé n’est pas doté de moyen logistique dont le plus important est une ambulance qui va pouvoir aller récupérer les femmes enceintes dans la communauté et nous permettre de faire le référencement des cas compliqués. La communauté s’est retrouvée à transporter des cas compliqués des femmes enceintes sur une brouette ».

Néanmoins, les problèmes soulignés par les leaders communautaires ne sont qu’une infime partie de l’iceberg. Pour le coordonnateur du Centre de santé « le personnel du centre travaille à temps partielle parce que nous n’avons pas les moyens de les payer, les tables d’accouchement et de consultation sont en bois, les référencements sont payant alors que nous pratiquons la politique de la gratuité des soins chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Nous avons besoin d’eau et des sceaux de tris, les frais pour acheter les médicaments et autres. Toute fois nous continuons à nous battre pour continuer à offrir les services aux nécessiteux. »


Les techniciennes de laboratoire travaillent à mi-temps au Centre de Santé

Ainsi, après discussion, UNFPA RCA dans le cadre de son mandat, a informé le coordonnateur de sa volonté de continuer d’appuyer le Centre de santé pour offrir des services de santé de la reproduction y compris les produits contraceptifs, de répondre aux besoins en matière de lutte contre le VIH/SIDA chez les jeunes et offrir une prise en charge des survivant(e)s de VBG.

Pour clôturer la rencontre, le Représentant a visité le centre de santé pour voir les différents services disponibles. Dans la salle d’accouchement, il y avait une femme qui était en travail.  Le coordonnateur explique le cas de la femme « Je suis parti la prendre ce matin avec ma moto, aux environs de 04h30 du matin au camp des déplacés pour la ramener ici au Centre. Depuis lors sa situation ne change pas. Nous sommes en train d’étudier la possibilité de la référer à l’hôpital communautaire ».  UNFPA étant une agence avec objectif d’atteindre zéro décès maternel évitable, a décidé de payer pour le transport afin d’évacuer la mère le plus rapidement possible. Elle a accouché d’une jeune fille. La mère et l’enfant se portent bien.


Dr Yolande Guendoko(specialiste SR à UNFPA) et Dr Ouedraogo Koudaogo(RR UNFPA) entrain d'osculter une femme enceinte se trouvant au CDS

A part cet acte ponctuel, des activités en amont de la visite du Représentant ont été menées au niveau du centre de santé et de ses environs dans le quartier Sakai1. UNFPA RCA avait déjà doté le centre de santé d’un kit post viol pour prendre en charge les survivant(e)s après la crise de 13 janvier 2021. Durant la campagne des 16 jours d’activisme en Novembre 2020, L’UNFPA a organisé des sessions de sensibilisation sur la prévention des violences basées sur le genre couplé avec une distribution de 500 kits de dignité aux femmes et filles vulnérables.