La RCA a célébré conjointement la Journée Internationale de la Contraception et la Journée Mondiale de la Population. L'événement, qui s'est tenu à l'Hôtel Ledger à Bangui, a réuni les acteurs de la santé, décideurs politiques et jeunes pour un dialogue constructif sur des thématiques cruciales.
La contraception, une responsabilité individuelle
Sous le thème "La Contraception, c'est votre vie, c'est votre responsabilité", la Journée Internationale de la Contraception a mis en exergue le rôle central de la contraception dans la planification familiale et l'autonomisation des femmes. Les discussions ont souligné l'importance de l'accès à l'information et aux services de contraception pour permettre aux femmes et aux filles de faire des choix éclairés concernant leur santé reproductive.
Une participation de haut niveau
L’événement a été marqué par une forte participation, signe de l’engagement du Gouvernement sur les questions de planification familiale, de données pour le développement et d’investissement en faveur des femmes et des jeunes. Le Premier Ministre et Chef du Gouvernement, M. Félix MOLOUA, le Ministre de la Santé, Dr Pierre SOMSE, la Ministre de la Promotion du Genre, Protection de la Femme, Famille et Enfant, Dr Marthe Augustine KIRIMAT et la Directrice du 4ᵉ recensement Général de la Population et de l’Habitat à l’ICASEES, M. Franck Elvis MATKOSS, figuraient parmi les dignitaires présents.
Le pouvoir des données pour un avenir équitable
La Journée Mondiale de la Population a porté sur le thème "Tirer parti du pouvoir, des données inclusives pour un avenir résilient et équitable pour tous." Les participants ont exploré comment les données démographiques peuvent être utilisées pour éclairer les politiques publiques et promouvoir un développement durable et inclusif. L'accent a été mis sur l'importance de collecter des données fiables et désagrégées pour mieux comprendre les besoins des différentes populations et lutter contre les inégalités.
M. Victor Rakoto, Représentant de l'UNFPA en RCA, a rappelé l'importance de cette journée en soulignant :
« Aujourd’hui, si nous devons mettre fin aux inégalités, promouvoir la paix et la prospérité, il faut compter l’individu quel que soit l’endroit où il se trouve et peu importe sa race, son ethnique, sa religion, sa couleur, etc. Tout exercice de comptage qui marginalise se traduit toujours par des interventions incomplètes ou qui sont vouées à l’échec. »
Un appel à l'action pour la santé des femmes
La journée s'est conclue par un vibrant appel à l'action en faveur de la santé des femmes et des filles. Les participants ont été invités à se mobiliser pour défendre l'accès à la contraception et à l'éducation sexuelle complète, éléments essentiels pour garantir le bien-être et l'autonomisation des femmes.
M. Rakoto a conclu en insistant sur le rôle crucial des données dans la lutte pour la santé reproductive :
« Malgré l’avènement des nouvelles technologies, il ne demeure pas moins que des groupes de populations marginalisés sont toujours omis des opérations de collecte et donc de nos actions de développement. Les différents rapports de l’UNFPA sur l’état de la population mondiale révèlent que si le niveau de mortalité maternelle et infantile reste élevé dans certains pays (835 décès pour 100000 naissances vivantes en RCA) cela est dû entre autres au fait que les statistiques ignorent les besoins des certains individus marginalisés. »
Présentation Thématique
Une présentation thématique sur le rapport 2024 de l’UNFPA sur l’état de la population mondiale intitulée : « DESTINS ENTREMÊLÉS, LUEURS D’ESPOIR : Mettre fin aux inégalités dans la santé et les droits sexuels et reproductifs » a été faite par la représentante adjointe de l’UNFPA en RCA, le Dr Agnes Kayitankore, où elle a appelé à une prise de conscience accrue des problèmes touchant les femmes.
Elle a révélé qu'en RCA : « Le ratio de mortalité maternelle est passé de 1320 décès pour 100,000 naissances vivantes (NV) de 1994 à 835 décès pour 100,000 NV en 2024 et la demande satisfaite en contraception moderne : 10% en 1994 à 40 % en 2024. »
« Aujourd’hui, nous devons garantir que les systèmes de santé reproductive contribuent au respect des droits humains pour tous », a-t-elle ajouté.
Dialogue avec les jeunes
Dans le cadre de la commémoration, un dialogue a été organisé avec les jeunes, au cours duquel ils ont pu poser des questions aux ministres, ainsi qu’aux experts en population et aux professionnels de la santé. L’objectif était d’assurer un échange transgénérationnel qui permettrait aux jeunes d’avoir les informations nécessaires pour vivre une vie pleine de sens et prendre des décisions éclairées pendant leur adolescence
Les jeunes ont également reçu des kits de dignité afin de leur permettre d'avoir le nécessaire pour maintenir une bonne hygiène personnelle et menstruelle.
Cette double célébration à Bangui témoigne de l'engagement de la République centrafricaine à promouvoir la santé reproductive et à construire un avenir plus juste et équitable pour tous ses citoyens.