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L'Espace Sûr de Boukaya soutenu par UNFPA : un lieu de résilience pour les femmes et jeunes filles affectées par les conflits armés

L'Espace Sûr de  Boukaya soutenu par UNFPA : un lieu de résilience pour les femmes et jeunes filles affectées par les conflits armés

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L'Espace Sûr de Boukaya soutenu par UNFPA : un lieu de résilience pour les femmes et jeunes filles affectées par les conflits armés

calendar_today 29 Janvier 2025

Fonia et Alissa, bénéficiaires de l'Espace Sûr de Boukaya.
Fonia et Alissa, bénéficiaires de l'Espace Sûr de Boukaya.

Situé  dans  la Préfecture de l’Ouham-Pendé à Bocaranga avec plus de 400 habitants (communautés chrétiennes et musulmanes), le village Boukaya a été pendant très longtemps  un champ d'affrontement des différents groupes armés. Les résidents sont contraints de fuir fréquemment les attaques des groupes armés avec des risques de violences basées sur le genre et d'agressions sexuelles nécessitant une aide humanitaire.

Dans ce contexte marqué par l'insécurité et la peur, les femmes et les jeunes filles sont particulièrement vulnérables. Victimes de violences, d'agressions, elles luttent pour leur survie et celle de leurs enfants, portant le poids des traumatismes et de l'incertitude.

Pour leur offrir un refuge, espace de reconstruction et d'espoir, INTERSOS, avec le soutien de l'Union européenne et de l'UNFPA, a créé l'Espace Sûr de Boukaya. Un lieu où les femmes peuvent se retrouver, échanger, apprendre, et surtout, reprendre le contrôle de leur destin. L’espace sûr est établi pour renforcer la résilience des femmes et jeunes filles avec le référencement et prise en charge des cas de violence basé sur le genre et dans les activités génératrices de revenus.

Alissa, 27 ans, fait partie des femmes qui ont trouvé refuge à l'Espace Sûr.
Alissa, 27 ans, fait partie des femmes qui ont trouvé refuge à l'Espace Sûr. Crédit photo : JKS INTERSOS

Alissa, 27 ans, est l'une de ces femmes qui ont trouvé refuge à l'Espace Sûr. Veuve et mère de cinq enfants, elle a connu des moments difficiles après la mort de son mari. "J'étais perdue, sans ressources, sans espoir", confie-t-elle. "L'Espace Sûr m'a permis de me relever, de retrouver confiance en moi."

Au sein de l'Espace Sûr, Alissa a participé à des ateliers sur les droits des femmes, la gestion du foyer, la prévention des violences. Elle a également appris la pâtisserie, un métier qui lui permet aujourd'hui de gagner sa vie et de subvenir aux besoins de ses enfants. "Je fabrique des gâteaux que je vends dans mon quartier", explique-t-elle avec fierté. "Je gagne suffisamment pour nourrir mes enfants, les envoyer à l'école, et même leur offrir quelques petits plaisirs."

Fonia, 31 ans, est une bénéficiaire de l'Espace Sûr. Crédit photo : JKS INTERSOS
Fonia, 31 ans, est une bénéficiaire de l'Espace Sûr. Crédit photo : JKS INTERSOS

Fonia, 31 ans, est aussi une bénéficiaire de l'Espace Sûr. Mère de cinq enfants, elle a appris la couture et le tricot. "Avant, je ne savais rien faire de mes dix doigts", raconte-t-elle. "Aujourd'hui, je crée des vêtements que je vends au marché. Je suis fière de pouvoir contribuer aux revenus de ma famille et de ne plus être dépendante de mon mari."

Chaque jour, l'équipe d'INTERSOS à Bocaranga mène des activités en stratégie fixe à l'espace sûr de Boukaya et mobile à Douya (17 kms du centre de Bocaranga) et Yadé (30 kms du centre) pour sensibiliser les communautés sur les violences liées au genre et référer les potentiels cas de VBG à l’ONG ALIMA pour la prise en charge médicale.

L'Espace Sûr de Boukaya est bien plus qu'un simple lieu d'accueil. C'est un véritable moteur de changement, un symbole de résilience et d'espoir pour les femmes de l'Ouham-Pendé. Grâce au financement et l’engagement de l’Union Européenne, UNFPA et d'INTERSOS, ces femmes retrouvent leur dignité, leur indépendance, et construisent un meilleur avenir pour elles-mêmes et leurs enfants.

La violence basée sur le genre (VBG) demeure un problème majeur qui affecte profondément la vie quotidienne des populations de la République Centrafricaine (RCA) depuis des décennies. Selon les enquêtes Evaluation Multisectorielle des besoins (MSNA 2024), les lieux dangereux pour les femmes sont le chemin pour collecter les bois de chauffe (66%), les points d’eau (25%), les zones sociales communautaires (19%), les chemins vers les marchés (18%) et les latrines et autres installations sanitaires (9%).

UNFPA RCA en collaboration avec ses partenaires mènent régulièrement des activités de sensibilisation, de prise en charge des survivants (es) et la distribution des kits de dignité à travers le pays pour les soutenir survivants(es) et de leur redonner l’espoir pour un avenir meilleur.