Vous êtes ici

Faire une distance de 45 km avec une grossesse à terme est le risque qu’ont toujours pris toutes les femmes de Ngoutere au péril de leur vie. Elles n’ont pas le choix car la seule maternité à proximité est située au sein de l’Hôpital de Référence de Bocaranga, une des sous-préfectures les plus démunies de la Centrafrique située à la frontière avec le Tchad. Grace à la clinique mobile organisée et animée par l’ONG ALIMA sur le site de déplacés internes de PK 3, Prisca une jeune femme de 20 ans a eu la vie sauve en parcourant 35km à pied avant de se faire déplacer sur une motocyclette de fortune sur les 5 derniers kilomètres.

Elle a été mise hors de danger grâce aux soins d’urgence dont elle a bénéficié gratuitement au sein de la clinique mobile que finance le Fonds des Nations pour la Population grâce aux ressources mobilisées auprès de DG ECHO de l’Union Européenne. En plus de l'instabilité et de l'insécurité, les communautés font face à desproblèmes sanitaires considérables, liés à la prévalence du VIH/Sida, du paludisme, de la faible couverture vaccinale et une absence des soins de santé sexuelle et reproductive ainsi que la prise en charge adéquate des personnes ayant survécu aux violences basées sur le genre.

Comme Prisca, des milliers de femmes accourent désormais vers ce centre en quête de soins prénataux et y reçoivent aussi l’accompagnement nécessaire pour la planification familiale.

Selon l’évaluation des acteurs humanitaires, environ 850 000 femmes sont touchées par la crise et ont besoin de services de santé et de protection d'urgence, notamment 136 000 femmes enceintes qui ont besoin de soins obstétriques et néonatals d'urgence pour rester en vie, et 16 900 femmes et filles (2 %) qui ne sont pas en bonne santé et qui seront violées.  Dans le même temps, les structures de santé et de protection existantes ont été affaiblies par la crise et ne sont pas en mesure de fournir les services de santé et de protection nécessaires requis du fait du manque de personnel qualifié, d'infrastructures et d'équipements médicaux adéquats, associé à des difficultés d'accès physique.

Mais le parcours vers la clinique mobile demeure encore pour la plupart des femmes et filles une source de danger au regard de l’insécurité qui règne dans cette région minière de la RCA. Plusieurs groupes armés rivalisent pour le contrôle des minerais et prennent parfois pour cibles l’armée régulière et les populations civiles qui vivent en majorité dans des camps de déplacés.

Aux côtés de l'ONG ALIMA, l’ONG INTERSOS a aménagé un Espace Sûr pour les femmes et les filles pour favoriser leur autonomisation, renforcer leurs capacités de résilience communautaire à travers le soutien aux initiatives communautaires à promouvoir la cohésion sociale et la gestion des conflits et les activités d'atténuation de la VBG. La réalisation des initiatives profite à Prisca qui a été abandonné par l’auteur de sa grossesse et se retrouve sans la moindre ressource vitale dans le site de PK 3 où elle bénéficie gratuitement des consultations prénatales et assiste régulièrement aux séances de planification familiale. Avec la présence de la sage-femme humanitaire de UNFPA, elle reçoit des conseils sur la santé maternelle et un kit maman (pour soutenir les futures mères avec des articles essentiels). Elle sera prise en charge pour un soutien psychosocial au sein de l'espace sûr du site de PK3, soutien essentiel pour faire face aux défis émotionnels de sa situation.

Ce projet financé par ECHO à hauteur de 787 millions XAF permettra à l’UNFPA de soulager les souffrances de quelques 32 000 personnes dans les villes de DAMARA, BODA, BIMBO, BAMBARI et BOCARANGA et renforcer l’engagement de UNFPA en faveur de l'autonomisation des femmes et de la santé maternelle dans le pays. Haut du formulaire