Les préfectures de Bambari, Berberati et Bangassou ont accueilli, durant une période de cinq jours, des formations sur le dispositif minimum d’urgence en santé de la reproduction et la prise en charge holistique des personnes survivants des violences sexuelles. 76 prestataires de santé (médecins, sagefemmes, infirmiers et accoucheurs) provenant des différents FOSA issues des trois préfectures ont bénéficié de ces formations (Bambari (28), Bangassou (25), Berberati (23)).
La République centrafricaine demeure un pays fragile. Le pays connait plusieurs vagues successives de conflits ayant entraîné un impact négatif sur les vies humaines suite aux déplacements massifs des populations vers de nouvelles zones y compris dans la brousse.
Pour la première fois, depuis 2014, le nombre de personnes déplacées internes a dépassé le seuil de 500.000 personnes. Ce nombre de personnes déplacées est passé de 402.000 en décembre 2016 à 601.642 fin octobre 2017 (soit une augmentation de 50%). Mais aussi, le nombre de réfugiés est aussi passé de 451.600 à 538.432 (soit une augmentation de 19%). Au total, près d’une personne sur quatre en RCA est forcée de vivre hors de chez elle, tandis que la moitié de la population reste dépendante de l’assistance humanitaire. La majorité de ces personnes affectées sont des femmes et des enfants.
A cela s’ajoute l’inquiétante réduction de l’espace humanitaire résultant d’une combinaison de plusieurs facteurs dont notamment, la dégradation de la situation sécuritaire dans certaines zones et la détérioration des infrastructures sanitaires et routières
Il va sans dire que les situations ci-dessus décrites accentuent la vulnérabilité de ces populations déplacées qui ont besoin d’une assistance humanitaire. Selon les différentes évaluations faites, les besoins signalés sont notamment l’éducation, l’eau potable, l’abri, etc… A cela s’ajoutent les besoins en santé dont notamment le paquet du dispositif minimum d’urgence (DMU) pour la Santé de la Reproduction ainsi que les soins cliniques aux survivantes des viols.
C’est dans ce contexte de situation humanitaire difficile que le Ministère de la Santé et de la Population (à travers sa Direction de la Santé Familiale et de la Population) et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), en collaboration avec les autres partenaires, a organisé une formation sur le DMU/prise en charge des survivantes des violences basées sur le genre (VBG) à l’intention des professionnels de santé travaillant dans les localités de Bambari (28), Bangassou (25) et Berberati (23).
Durant cinq jours, ces prestataires ont pu renforcer leurs connaissances et leurs capacités techniques dans la mise en œuvre du Dispositif Minimum d’Urgence pour la Santé sexuelle et de la Reproduction (DMU/SR) en situations de crises. Les thématiques développées ont concerné la prévention des violences basées sur le genre et dans la gestion clinique ou prise en charge des survivantes de violences sexuelles en situations de crises, l’utilisation rationnelle des kits de santé de la reproduction y compris les kits post viol et renforcer leurs compétences sur l’utilisation des Procédures Opérationnelles Standard (POS) pour les VBG et des circuits de référencement des survivantes des viols.
Les enseignements ont été effectués à travers des présentations formels, des sessions d’interactions, des jeux de rôle, des études de cas, travaux en groupe et des séances de questions-réponses. Tout ceci pour permettre aux participants de faire une restitution de la formation à leurs pairs dans leurs FOSA respectifs.
Ces formations seront suivies par la distribution des kits de santé de la reproduction selon le niveau des FOSA par UNFPA dans le cadre du projet Fond Humanitaire RCA ainsi que la mise en œuvre et le suivi dudit projet.