Go Back Go Back
Go Back Go Back
Go Back Go Back

DECLARATION - Journée internationale pour l'élimination de la violence sexuelle dans les conflits (19 juin)

DECLARATION - Journée internationale pour l'élimination de la violence sexuelle dans les conflits (19 juin)

Statement

DECLARATION - Journée internationale pour l'élimination de la violence sexuelle dans les conflits (19 juin)

calendar_today 19 Juin 2024

Journée internationale pour l'élimination de la violence sexuelle dans les conflits
Journée internationale pour l'élimination de la violence sexuelle dans les conflits (19 juin)

Journée internationale pour l'élimination de la violence sexuelle dans les conflits (19 juin)

Déclaration de la Directrice exécutive de l'UNFPA, Dr Natalia Kanem

 

 

Entendre et guérir les survivants de violences sexuelles est essentiel pour une paix durable

 

Les femmes déclenchent rarement des guerres, mais elles en souffrent souvent le plus : chassées de leur foyer, séparées de leur famille, privées de moyens de subsistance et soumises à la violence. Leurs corps ne devraient jamais être des champs de bataille, mais ils le deviennent lorsque la violence sexuelle est délibérément utilisée pendant les conflits pour les terroriser davantage, elles et leurs communautés. 

Face à la recrudescence des conflits dans le monde, les cas de violences sexuelles liées aux conflits ont atteint de nouveaux sommets effroyables, grimpant de 50 % entre 2022 et 2023. Des femmes et des filles sont agressées et violées, contraintes au mariage et réduites à l’esclavage sexuel. Elles  doivent ensuite faire face à des conséquences désastreuses qui peuvent durer toute une vie, notamment le stress post-traumatique, les infections sexuellement transmissibles, la stigmatisation et l'isolement social, les blessures physiques et les grossesses non désirées.

La plupart des cas de violences sexuelles sont perpétrés contre des femmes. Un tiers concerne des filles. Les femmes qui défendent les droits humains et fournissent des services de première ligne sont de plus en plus ciblées.

La violence sexuelle dans les conflits est un crime de guerre, un crime qui fait taire les voix qui réclament la paix. Ce silence ne fait que s’approfondir lorsque ceux qui dénoncent les violations généralisées reçoivent peu de soutien. 

Malheureusement, la grande majorité des cas de violences sexuelles liées aux conflits ne seront pas signalés et encore moins poursuivis. Une grande partie des auteurs resteront libres, perpétuant ainsi l’impunité. Pendant ce temps, les survivants se retrouvent trop souvent avec peu de ressources pour guérir leur corps et leur esprit, en particulier lorsque les attaques délibérées contre les établissements de santé ont laissé les communautés privées de services vitaux.

Dans chaque conflit, chaque femme et chaque fille mérite une protection et – là où elle échoue – des soins de qualité et un accès rapide à la justice. En 2023, l’UNFPA a assuré la protection contre la violence sexiste à quelque six millions de personnes dans 50 pays touchés par la crise. Plus de 1 800 espaces sûrs ont offert aux femmes et aux filles un refuge émotionnel et physique.

Ensemble, nous devons faire plus. Nous devons intensifier les services pour répondre aux besoins et protéger les droits d’encore plus de survivants. Pour ce faire, il est essentiel de combler le vaste déficit de financement qui fait obstacle au progrès. À l’heure actuelle, moins de 15 pour cent des fonds nécessaires aux services essentiels de prévention et de protection sont disponibles pour répondre à la violence sexiste en période de crise.

Les femmes et les filles connaissent les solutions qui fonctionnent le mieux pour elles-mêmes et pour leurs communautés. Nous avons besoin de leur représentation dans les processus de paix et politiques avant, pendant et après les conflits. Leur leadership et leur participation significative peuvent orienter la prise de décision humanitaire afin de réduire et, à terme, mettre fin à la violence sexuelle en temps de guerre. Il s’agit d’un principe que l’UNFPA défend et met en pratique en tant que principal intervenant de première ligne contre la violence sexiste dans les contextes humanitaires. 

Une paix durable ne sera possible que lorsque nous ferons taire les armes plutôt que les survivants de violences sexuelles, et lorsque nous créerons un monde dans lequel les femmes et les filles pourront dire leur vérité et vivre dans la dignité et la sécurité.