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La  Journée Internationale de la femme édition 2015, était particulière pour la femme centrafricaine. En effet, un symposium des femmes, plateforme d’échanges, préparatoire au forum de Bangui, était organisé du 02 au 06 mars. Le  mémorandum rapportant les recommandations prioritaires des femmes de Centrafrique, devrait  faire l’objet d’une remise officielle à la présidente de la république de transition, après  une marche des femmes vers le palais du CNT le 07 mars 2015. Cela a été l’occasion d’anticiper la cérémonie officielle de la JIF cette année.

Environ 2000 femmes ont marché ce jour dès 06 h, du matin. Elles venaient de tous les arrondissements de Bangui, y compris du 3eme arrondissement qui comporte le quartier communément appelé 5 kilos, lieu de concentration de la communauté musulmane de Bangui.

Nous avons recueilli les propos  des marcheuses restées sur le parvis du palais du CNT, attendant la remise du mémorandum à la présidente de transition, Madame Catherine SAMBA PANZA, sur leur détermination à participer à cette marche, ainsi que leurs attentes par rapport à ce mémorandum.

Michaelle, femme militaire, du bataillon d’honneur, «  Nous avons une seule préoccupation. Que le pays redevienne comme avant ; nous voulons retrouver notre rôle, notre travail est d’assurer la sécurité pour nous même et pour le peuple centrafricain. C’est là notre mission. Nous sommes frustrées de voir des centrafricains être agressés tous les jours.

Nous avons décidé de participer à cette marche, car nous avons été encouragées de constater que certains de nos collègues ont été réarmés. Cela augure d’une prochaine réhabilitation de l’armée centrafricaine. Nous voulons encourager la présidente dans ce sens. Nous avons marché pour lui dire que nous sommes là, prêtes à reprendre le travail.

Sa collègue Blandine du même bataillon témoigne :« je suis militaire, mais j’ai été braquée il y’a deux jours ,dépossédée de tout mon argent, mes  téléphones, bref tout ce que j’avais sur moi .Il faut que ça cesse. » Nous voulons que l’armée centrafricaine soit réhabilitée dans les meilleurs délais, afin que les centrafricain puissent vaquer à leurs occupations en toute sécurité à toutes  heures du jour et de la nuit.  Voilà ce que nous attendons concrètement de la présidente »

Pour  Mademoiselle Sélékon Merville étudiante, membre de l’association des femmes pour le développement de la cité  Golf ‘AFDCG° sis au PK11 à Bangui,  « J’ai marché parce que je veux la paix. Je souhaite que concrètement la présidente décide de désarmer tous les zones  où l’on ne peut pas circuler ;dans mon quartier nos déplacements sont limités. Nous nous faisons braquer tous les jours. Qu’elle prenne cette  décision ferme. Pour en revenir au thème de la JIF  « Autonomiser les femmes », comment la femme peut devenir autonome si ce n’est en faisant son commerce, travaillant comme elle le peut…or aujourd’hui les femmes sont très exposées. Celles qui voyageaient pour leurs commerces sont bloquées à cause de l’insécurité ;On nous viole, on nous vole le produit de nos ventes ou nos marchandises. Nous demandons la paix et la sécurité à la présidente.

Quant à Madame Alima AHMAT,une femme musulmane « J’habite au KM5. J’ai marché aujourd’hui, pour dénoncer les souffrances de la femme. Nous avons trop souffert, et nous continuons de souffrir. Nous sommes des femmes, nous sommes des mères, et subissons toutes les formes d’exactions, so braquages, viols, violences, veuvages, nous perdons nos enfants, c’est trop nous sommes fatiguées. Nous venons demander la paix à la présidente pour que cesse les souffrances de la femme centrafricaine »

Il est clair que l’aspiration profonde des femmes de Centrafrique est le retour à la paix et la sécurité dans les meilleurs délais, pour que le processus

d’autonomisation de la femme prenne tous son sens.