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Redonner le sourire et la dignité aux survivantes des violences sexuelles liées aux conflits est devenu l’engagement de UNFPA à travers le mouvement des survivantes des violences sexuelles liées aux conflits (MOSUCA). Mieux que des vœux pieux, la cohabitation depuis deux mois de Samira et Myriam est une belle illustration de solidarité agissante entre les survivantes elles-mêmes. Myriam a créé MOSUCA pour libérer sa parole et se libérer de la stigmatisation dont elle a été victime elle-même et qui a fini par faire d’elle un chef de foyer ayant la charge de subvenir toute seule à l’enfant né d’une grossesse intervenue après qu’elle ait survécu à la crise politico-militaire de 2003.

 

Miriam est une championne qui a su transcender des épreuves qui auraient brisé la vie de la plupart des survivant(e)s . En 2003, Miriam qui a 13 ans rêvait d’être avocate fut surprise par des mercenaires venus de la République Démocratique du Congo (RDC). Ces derniers ont fait montre d’une violation massive des droits de l’homme. Ils avaient commis des formes les plus graves d’atrocités tels des viols de mineures, laissant la plupart d’entre elles avec des grossesses et infections sexuellement transmissibles dont le VIH/SIDA. Dans le cas de Myriam, elle a été transformée en esclave sexuel avec la complicité de sa tante devenue proxénète elle-même par peur d’être tuée par les mercenaires.

 

Devenue mère malgré elle à l’âge de 13 ans, elle a dû trouver refuge plus tard dans une union libre jusqu’en septembre 2013 où elle s’est vue capturée à nouveau par les éléments rebêles de la coalition Séléka. Ce nouveau cycle d’agressions sexuelles ayant provoqué des saignements abondant sans soins pendant environ un trimestre s'est traduit par  une fistule obstétricale qu’elle a combattue de 2013 à 2020 avant d’être prise en charge pour une réparation chirurgicale par la fondation DU PR. Denis Mukwegue.

«  JE NE SUIS PAS UNE FOLLE, JE SUIS UNE FEMME »

 

C’est donc sans difficulté qu’elle a compris la douleur de Samira qui ne pouvait plus continuer de vivre à Bangassou car elle était assimilée à une folle par sa propre famille. Montrant dans le Voisinage de Myriam à Bangui, des signes de dépression avancée, elle fut approchée par celle-ci à la suite de l’appel à l’aide de sa fille qui finit par attirer l’attention des voisins sur la condition de sa maman. Celle-ci s’est vite sentie en confiance avec Myriam venue à son secours, en guise de salutation, elle s’est exclamée en répétant sans cesse « Je ne suis pas folle, je suis une femme ». Cette exclamation répétée poussa Myriam à connaitre l’histoire de Samira. Cette dernière fut répudiée avec une grossesse de trois mois pour avoir avoué à son époux avoir été violée par les éléments des groupes armés anti-Balaka qui avaient jeté leur dévolu sur les femmes d’obédience musulmane en 2014 à la suite du retrait de la coalition Seleka. A la suite de son accouchement, elle a été rejetée par sa famille d’origine qui a tôt fait de l’assimiler à une folle. Le périple pour sa survie et celle de sa fille l’ont conduit à un voyage pédestre qui a fini à la capitale Bangui. Elle est prise en charge désormais par MOSUCA où elle prend des cours de dramaturgie. À ce jour, Samira est devenue autrice compositrice et elle nous a confié que c’est la musique qui lui a permis de surmonter sa situation et de sortir de la dépression. Elle aide aussi le mouvement pour la sensibilisation des autres survivantes de VBG à travers les chansons qu’elle écrit, inspiré de sa vie et des activités réalisées par la MINUSCA et l’UNFPA.

 

Dans le cadre de son 9e programme de coopération 2023-2027 avec le gouvernement centrafricain, l’UNFPA-RCA s’emploie avec la Présidence de la République à mettre en place un comité stratégique de lutte contre les VBG et VSLC qui a entre autres pour mission de :

- Fournir une orientation politique et stratégique sur les questions de VBG;

- Collecter et exploiter les données sur les VBG ;

- Fournir au Président de la République un rapport trimestriel sur les violences faites aux femmes.